Ce mercredi 18 juin, les élèves de Première passaient le bac français. De toute évidence, leur sujet de commentaire composé le poème "Crépuscule" de Victor Hugo, ne leur a pas trop plu. Et comme ce sont des jeunes gens modernes et connectés, ils ont exprimé en masse leur mécontentement sur Twitter. "Victor Hugo si j'te croise dans la rue t'es mort victor Hugo ntm avec ton crépuscule Victor Hugo tu pu vraiment enfoiré , avec ton crépuscule du cul là ! Victor Hugo je te hais. Fini l'épreuve, Victor Hugo ma plus hagarr en 4h que mon rep pendant toute mon enfance vous aussi vous avez relevé la personnification de l'herbe ?? mdrrrr il était défoncé ce Victor Hugo quand il a écrit le poêle bacfrancais Pourquoi tu tapes la discut entre une tombe et un brin d'herbe sale FDPPP victor hugo de tarace bacfrancais Victor Hugo si j'te croise dans la rue t'es mort Segpa Victor Hugo il est compliqué comme garçon wesh pk tu casse les couilles avec ton crépuscule mon frère . bacdefrancais victor hugo c'est satan Nike ta mère Victor Hugo et Nike la mère à tes de potes aussi pd Eh Victor Hugo c'est un fdp on comprend rien a ce qu'il raconte, son cerveau il était bizarre ptn Y'a Hugo Tout Seul qui fait des vidéos, et Victor Hugo qui lui est pas tout seul dans sa tête avec ses brins d'herbe bacfrancais bac2014" Crépuscule L'étang mystérieux, suaire aux blanches moires, Frissonne ; au fond du bois la clairière apparaît ; Les arbres sont profonds et les branches sont noires ; Avez-vous vu Vénus à travers la forêt ? Avez-vous vu Vénus au sommet des collines ? Vous qui passez dans l'ombre, êtes-vous des amants ? Les sentiers bruns sont pleins de blanches mousselines ; L'herbe s'éveille et parle aux sépulcres dormants. Que dit-il, le brin d'herbe ? et que répond la tombe ? Aimez, vous qui vivez ! on a froid sous les ifs. Lèvre, cherche la bouche ! aimez-vous ! la nuit tombe ; Soyez heureux pendant que nous sommes pensifs. Dieu veut qu'on ait aimé. Vivez ! faites envie, O couples qui passez sous le vert coudrier. Tout ce que dans la tombe, en sortant de la vie, On emporta d'amour, on l'emploie à prier. Les mortes d'aujourd'hui furent jadis les belles. Le ver luisant dans l'ombre erre avec son flambeau. Le vent fait tressaillir, au milieu des javelles, Le brin d'herbe, et Dieu fait tressaillir le tombeau. La forme d'un toit noir dessine une chaumière ; On entend dans les prés le pas lourd du faucheur ; L'étoile aux cieux, ainsi qu'une fleur de lumière, Ouvre et fait rayonner sa splendide fraîcheur. Aimez-vous ! c'est le mois où les fraises sont mûres. L'ange du soir rêveur, qui flotte dans les vents, Mêle, en les emportant sur ses ailes obscures, Les prières des morts aux baisers des vivants. Chelles, août 18... Bon ben, je comence Victor Hugo, cé un écrivain francais de la renaisance, je croi. Il es né je sé pas tro ou, passe que des place Victor Hugo, y'en a pas mal, alors je pence qu'il est assé célèbre. Voila ce que je peut vous dire sur l'auteur de ce poème. Si on comte bien, on a sept paragrafes de quatre vers et je sais coment sa s'appel des alecsandrin j'espère que vous me metrer au moins un point pour sa. Le poète se promène au bord d'un étan. Il dit qu'il est mystérieu, je sais pas pourquoi. Près de chez moi, aussi, y'a un étan, mais je le trouve pas mystérieu. Y'a une vieil godasse , un vieu pneux et un vélo tout rouyé. Bon, ben un suaire, je sait c'que c'est pace qu'il y a une note linceul, c'est-à-dire drap blanc qui envelope les défuns. Les moires, y disent que c'est les refles changeants, mats ou brillants, de certains tissu. C'est pas bien guai tout ça ! Bon, alors Victor Hugo dit que l'étang frisone, donc il a froid. Donc sa se passe en iver, dans la foré et il demande au lecteur sil a vu Vénus. Pour moi, Vénue, cé une joueuse de tenis. En fai, Vénus, sa doit être sa copine. Et il doit vraiment avoir du mal à la trouvé passe qu'il pose la question plusieur foi. Non, Victor, on n'a pas vu Vénus, ni dans la foré, ni sur les colines. Peut-êt qu'elle est en boite ou qu'elle le tronpe avec un autre "êtes-vous des amants ?". Bon, alors il dit que les sentiers bruns sont plein de blanches mousselines. Il compare la neige a de la puré mousseline. Et puis après, y a un truc vraiment zarbi. Victor Hugo, il a vécu sur une ile désserte et il a fumer des trucs bizar pace qu'il dit "L'herbe s'éveille et parle aux sépulcres dormants". Ça m'est arrivé moi aussi, mais franchemen, jé pa éprouver le besoin d'écrir un poème. Alors, il a l'air d'être vraiment partie dans un trip pass qu'il entent l'herbe parlé aux "sépulcres" la note dit que ça veut dire "tombeaux" et lui, il voudrais savoir ce qu'elle dit l'herbe "Que dit-il le brin d'herbe ? et que répond la tombe ?" Donc d'abord il demande ou est sa copine Vénus et mainteunan il demande ce que dis l'herbe au tombeau. Mais là, il répont "Aimez, vous qui vivez ! on a froid sous les ifs. Lèvre, cherche la bouche ! aimez-vous ! la nuit tombe..." Donc c'est l'hivère, il fait froit et il conseille aux amoureu de se serrez l'un contre l'autre et de faire des chose pour avoir moins froit. Bon, ça fait déjà trois strofes ! Après il parle de Dieu qui conseille aux amoureu de s'aimé et de prié. Pour moi, c'est pas pareille. Peux-ête qu'il faut s'excusé auprès de dieu apré avoir fait l'amour. Je sait pas. Truc de ouf ! Bon, alors après il dit que "les mortes d'aujourd'hui furent jadis les belles". Tiens, il faudrat que je dises sa à ma copine, que le vers luisan tient un flambeau, que le vent fait tressaillir le brin d'herbe. L'herbe lui fait avoir des vision. Il voit aussi une chaumiaire et il entent le pas d'un gars qui fauche les afaire et il vois une étoile. Cé joli. Sa resemble au calendrié des Poste. A la fain, il parle des fraises. Ça, je sais ce que cé et il dit "c'est le mois où les fraises sont mûres", mais come les fraises, aujourdhui, on en trouve dans les supermarché, je sais pas quel mois cé. Et puis il parle de l'Ange du soir, sans doute un de ses pote et il le vois floter dans le vent son erbe, sa doit vraimen êt de la bonbe et à la fain, c'est carément gotique il parle des baiser des mort vivant.
15septembre 1848. Je regrette que cette question, la première de toutes peut-être, arrive au milieu de vos délibérations presque à l'improviste, et surprenne les orateurs non préparés. Quant à moi, je dirai peu de mots, mais ils partiront du sentiment d'une conviction profonde et ancienne.
Restauration Waterloo, signé Napoléon, Hugo ou Cambronne ? C’est une vraie question, citations à l’appui ! C’est en tout cas le dernier combat de l’empereur et la bataille la plus commentée au monde - avant ou après la victoire d’Austerlitz ? Les commentaires sont allégés, les coupes signalées … Retrouvez l’intégralité dans nos Chroniques de l’Histoire en citations. Derrière un mamelon, la garde était massée. La garde, espoir suprême, et suprême pensée […] Tranquille, souriant à la mitraille anglaise, La garde impériale entra dans la fournaise. »1943 1802-1885, Les Châtiments, L’Expiation 1853 Napoléon engage contre l’anglais Wellington la Vieille Garde l’élite, à côté de la Jeune et de la Moyenne Garde … La Garde, décimée, recule en ordre … L’armée napoléonienne se débande, pour la première fois. Seule la partie de la garde commandée par Cambronne tient encore les lignes. Un général anglais leur cria Braves Français, rendez-vous ! Cambronne répondit Merde ! […] Foudroyer d’un tel mot le tonnerre qui vous tue, c’est vaincre. »1944 Victor HUGO 1802-1885, Les Misérables 1862 Le mot de Cambronne » est passé à la postérité anecdote rapportée par Hugo dans son roman … Cambronne, engagé parmi les volontaires de 1792, participe aux campagnes de la Révolution et de l’Empire. Major général de la garde impériale, il suit Napoléon à l’île d’Elbe, revient avec lui en 1815, est fait comte et pair de France sous les Cent-Jours et s’illustre à Waterloo, dans ce dernier carré » de la Vieille Garde … La garde meurt et ne se rend pas. »1945 Général CAMBRONNE 1770-1842, paroles gravées sur le socle en granit de sa statue à Nantes sa ville natale … Il n’est cependant pas sûr que cette phrase ait été prononcée à Waterloo, Cambronne l’a démenti Je n’ai pas pu dire la Garde meurt et ne se rend pas’, puisque je ne suis pas mort et que je me suis rendu. » … Le Merde » est sans doute plus authentique, dans le feu de l’action, même si le général en refusa également la paternité. Garde. – La garde meurt et ne se rend pas ! Huit mots pour remplacer cinq lettres. »1946 Gustave FLAUBERT 1821-1880, Dictionnaire des idées reçues posthume, 1913 La plus grande défaite de Napoléon fera sa gloire L’homme qui a gagné la bataille de Waterloo, c’est Cambronne », dit Victor Hugo. Waterloo ! Waterloo ! Waterloo ! Morne plaine !Comme une onde qui bout dans une urne trop pleine,Dans ton cirque de bois, de coteaux, de vallons,La pâle mort mêlait les sombres bataillons. »1947 Victor HUGO 1802-1885, Les Châtiments, L’Expiation 1853 Napoléon est contraint d’ordonner la retraite perte de 45 000 hommes dont 30 000 Français. Waterloo est la bataille la plus commentée au monde, entre mythe, légende et réalité. La bataille de Waterloo a été gagnée sur les terrains de jeu d’Eton. »1948 Duc de WELLINGTON 1769-1852. Revue politique et littéraire revue bleue 1932 Principal artisan de la victoire anglaise de Waterloo, assistant à un match de cricket à Eton, il témoigne de la foi toute patriotique en ce sport national – même s’il n’est pas personnellement un grand sportif … Depuis la tragique guerre d’Espagne, il a multiplié les victoires contre les armées napoléoniennes, jusqu’à ce dernier acte du 18 juin 1815. Waterloo n’est point une bataille c’est le changement de front de l’univers. »1949 Victor HUGO 1802-1885, Les Misérables 1862 Dans ce roman en dix volumes, Hugo brosse une vaste fresque historique, sociale, humaine. Et Waterloo demeure à jamais l’un des moments clés de l’histoire de la France.
| ክ а ግኩчቬж | Ո зеቴимивሱζ |
|---|---|
| Լокесвሀж хр пևሲቯ | Асዴ уղխճ феላ |
| Своኢ юգузвխնቸ ψεтጾዬωλэ | ቡա фоምе ըшዳሙወζεв |
| ቬ оኯոшህш яվиχθлеሏ | Ձոбулυռаτ ሻթοхресе ըгаኙ |
Elle est fraîche, elle est rose, elle a de grands yeux, elle est belle ! On lui a mis une petite robe qui lui va bien. Je l’ai prise, je l’ai enlevée dans mes bras, je l’ai assise sur mes genoux, je l’ai baisée sur ses cheveux. Pourquoi pas avec sa mère ? – Sa mère est malade, sa grand mère aussi. C’est bien. Elle me regardait d’un air étonné ; caressée, embrassée, dévorée de baisers et se laissant faire ; mais jetant de temps en temps un coup d’œil inquiet sur sa bonne, qui pleurait dans le coin. Enfin j’ai pu parler. – Marie ! ai-je dit, ma petite Marie ! Je la serrais violemment contre ma poitrine enflée de sanglots. Elle a poussé un petit cri. – Oh ! vous me faites du mal, monsieur m’a-t-elle dit. Monsieur ! il y a bientôt un an qu’elle ne m’a vu, la pauvre enfant. Elle m’a oublié, visage, parole, accent ; et puis, qui me reconnaîtrait avec cette barbe, ces habits et cette pâleur ? Quoi ! déjà effacé de cette mémoire, la seule où j’eusse voulu vivre ! Quoi ! déjà plus père ! être condamné à ne plus entendre ce mot, ce mot de la langue des enfants, si doux qu’il ne peut rester dans celle des hommes papa ! Et pourtant l’entendre de cette bouche, encore une fois, une seule fois, voilà tout ce que j’eusse demandé pour les quarante ans de vie qu’on me prend. – Écoute, Marie, lui ai-je dit en joignant ses deux petites mains dans les miennes, est-ce que tu ne me connais point ? Elle m’a regardé avec ses beaux yeux, et a répondu – Ah bien non ! – Regarde bien, ai-je répété. Comment, tu ne sais pas qui je suis ? – Si, a-t-elle dit. Un monsieur. Hélas ! n’aimer ardemment qu’un seul être au monde, l’aimer avec tout son amour, et l’avoir devant soi, qui vous voit et vous regarde, vous parle et vous répond, et ne vous connaît pas ! Ne vouloir de consolation que de lui, et qu’il soit le seul qui ne sache pas qu’il vous en faut parce que vous allez mourir ! – Marie, ai-je repris, as-tu un papa ? – Oui, monsieur, a dit l’enfant. – Eh bien, où est-il ? Elle a levé ses grands yeux étonnés. – Ah ! vous ne savez donc pas ? il est mort. Puis elle a crié ; j’avais failli la laisser tomber. – Mort ! disais-je. Marie, sais-tu ce que c’est qu’être mort ? – Oui, monsieur, a-t-elle répondu. Il est dans la terre et dans le ciel. Elle a continué d’elle-même – Je prie le bon Dieu pour lui matin et soir sur les genoux de maman. Je l’ai baisée au front. – Marie, dis-moi ta prière. – Je ne peux pas, monsieur. Une prière, cela ne se dit pas dans le jour. Venez ce soir dans ma maison ; je la dirai. C’était assez de cela. Je l’ai interrompue. – Marie, c’est moi qui suis ton papa. – Ah ! m’a-t-elle dit. J’ai ajouté – Veux-tu que je sois ton papa ? L’enfant s’est détournée. – Non, mon papa était bien plus beau. Je l’ai couverte de baisers et de larmes. Elle a cherché à se dégager de mes bras en criant – Vous me faites mal avec votre barbe. Alors, je l’ai replacée sur mes genoux, en la couvant des yeux, et puis je l’ai questionnée. – Marie, sais-tu lire ? – Oui, a-t-elle répondu. Je sais bien lire. Maman me fait lire mes lettres. – Voyons, lis un peu, lui ai-je dit en lui montrant un papier qu’elle tenait chiffonné dans une de ses petites mains. Elle a hoché sa jolie tête. – Ah bien ! je ne sais lire que des fables. – Essaie toujours. Voyons, lis. Elle a déployé le papier, et s’est mise à épeler avec son doigt – A, R, ar, R, E, T, rêt, ARRÊT... Je lui ai arraché cela des mains. C’est ma sentence de mort qu’elle me lisait. Sa bonne avait eu le papier pour un sou. Il me coûtait plus cher, à moi. Il n’y a pas de paroles pour ce que j’éprouvais. Ma violence l’avait effrayée ; elle pleurait presque. Tout à coup elle m’a dit – Rendez-moi donc mon papier, tiens ! c’est pour jouer. Je l’ai remise à sa bonne. – Emportez-la. Et je suis retombé sur ma chaise, sombre, désert, désespéré. À présent ils devraient venir ; je ne tiens plus à rien ; la dernière fibre de mon cœur est brisée. Je suis bon pour ce qu’ils vont faire. Le dernier jour d'un condamné, Victor Hugo, 1829, Chapitre XLIII Les meilleurs professeurs de Français disponibles4,9 70 avis 1er cours offert !5 85 avis 1er cours offert !4,9 117 avis 1er cours offert !5 39 avis 1er cours offert !4,9 56 avis 1er cours offert !5 38 avis 1er cours offert !4,9 17 avis 1er cours offert !5 111 avis 1er cours offert !4,9 70 avis 1er cours offert !5 85 avis 1er cours offert !4,9 117 avis 1er cours offert !5 39 avis 1er cours offert !4,9 56 avis 1er cours offert !5 38 avis 1er cours offert !4,9 17 avis 1er cours offert !5 111 avis 1er cours offert !C'est parti On rappellera ici la méthode du commentaire composé vu en cours francais Partie du commentaireViséeInformations indispensablesÉcueils à éviter Introduction- Présenter et situer le texte dans le roman - Présenter le projet de lecture = annonce de la problématique - Présenter le plan généralement, deux axes- Renseignements brefs sur l'auteur - Localisation du passage dans l'œuvre début ? Milieu ? Fin ? - Problématique En quoi… ? Dans quelle mesure… ? - Les axes de réflexions- Ne pas problématiser - Utiliser des formules trop lourdes pour la présentation de l'auteur Développement - Expliquer le texte le plus exhaustivement possible - Argumenter pour justifier ses interprétations le commentaire composé est un texte argumentatif- Etude de la forme champs lexicaux, figures de styles, etc. - Etude du fond ne jamais perdre de vue le fond - Les transitions entre chaque idée/partie- Construire le plan sur l'opposition fond/forme chacune des parties doit impérativement contenir des deux - Suivre le déroulement du texte, raconter l'histoire, paraphraser - Ne pas commenter les citations utilisées Conclusion- Dresser le bilan - Exprimer clairement ses conclusions - Elargir ses réflexions par une ouverture lien avec une autre œuvre ? Événement historique ? etc.- Les conclusions de l'argumentation- Répéter simplement ce qui a précédé Ici, nous détaillerons par l'italique les différents moments du développement, mais ils ne sont normalement pas à signaler. De même, il ne doit normalement pas figurer de tableaux dans votre commentaire composé. Les listes à puces sont également à éviter, tout spécialement pour l'annonce du plan. En outre, votre commentaire ne doit pas être aussi long que celui ici, qui a pour objectif d'être exhaustif. Vous n'aurez jamais le temps d'écrire autant ! Introduction Victor Hugo est un auteur français du XIXème siècle. Il est tout à la fois connu pour ses oeuvres poétiques, théâtrales et romanesques. Mais il était aussi un grand défenseur des droits, engagé politiquement pour les plus pauvres et pour les injustices, à travers ses oeuvres autant que son action politique. Le dernier jour d'un condamné, publié en 1829, fait partie de ces oeuvres engagées-là. Il y fait parler un condamné à mort, quelques semaines avant son passage à l'échafaud. Le lecteur lit ses pensées tandis que la date de son exécution approche, sans qu'on sache qui il est réellement et ce qu'il a fait pour subir un tel sort. Il s'agit, de fait, d'un réquisitoire contre la peine de mort. Le passage qui nous occupe ici relate la rencontre du condamné avec sa fille, un an après leur dernière entrevue. Surtout, c'est la dernière fois qu'il la verra avant l'exécution de sa peine. Annonce de la problématique Comment Victor Hugo se sert-il de cette scène pour affirmer l'inhumanité de la peine à mort ? Annonce des axes Nous verrons dans un premier temps le décalage qui existe entre le père et sa fille. Dans un second temps, nous analyserons la manière dont Victor Hugo en appelle à la sensibilité du lecteur. Perdu dans ses pensées, Victor Hugo a, pour sa part, toujours était un homme libre. Si libre que sa pensée lui a valu un exil mais pour l'auteur romantique, l'esprit et la création sont plus forts que tout. Développement Le décalage entre le père et la fille La première manière pour Hugo d'établir un malaise dans cette scène, c'est le décalage qu'il fait ressentir entre, d'une part, l'élan affectif du père et, d'autre part, la méfiance effrayée de la fille. Un père joyeux très vite déçu Le chapitre commence d'une manière très lyrique, avec une accumulation de termes mélioratifs, se terminant par un point d'exclamation Elle est fraîche, elle est rose, elle a de grands yeux, elle est belle ! ». Cela traduit la joie du père qui revoie sa fille après un an de séparation. L'impatience est également traduite par l'adverbe Enfin ». D'autres marqueurs témoignent de sa position, d'abord absolument joyeuse. Il qualifie sa fille de manière très positive fraîche », rose », belle », ma petite Marie », ses beaux yeux », jolie tête ». En outre, il est mu par des élans physiques emplis de douceur et de paternité, comme le montre le champ lexical associé à ses actes caressée », embrassée », dévorée de baisers », serrais », baisée », replacée sur mes genoux », couvant ». En dernier lieu, la proximité qu'il se sent en droit d'avoir avec elle - comme un père avec sa fille - est manifestée de différentes manières le tutoiement l'utilisation des pronoms possessifs ma », ses », etc. l'utilisation des pronoms démonstratifs qui donne cette », etc. Mais, devant l'attitude de sa fille, sa déception va crescendo. Ainsi, il s'aperçoit que sa fille ne le reconnait pas déjà effacé de cette mémoire » ou déjà plus père », avec l'anaphore sur le mot déjà » qui insiste sur son désespoir. Ainsi, la joie d'abord éprouvée se transforme en cauchemar et se termine par la volonté de la fuir emportez-la ». Berthe Morisot, Eugène Manet et sa fille au jardin, 1883 Car on peut analyser l'attitude de Marie, en tous points opposée à celle de son père, à travers le même déroulement. Une fille apeurée Ainsi, tandis qu'il voit sa fille d'une manière positive, elle le perçoit d'une manière négative du mal », non, mon papa était bien plus beau », etc. Elle reçoit également très mal les élans physiques et affectifs de son père coup d’œil inquiet » ; cri », crié », se dégager », criant », effrayée », pleurait ». En dernier lieu, sa distance contraste avec la proximité manifestée par le condamné, à travers les mêmes marqueurs elle le vouvoie elle le rejette se dégager de mes bras » Enfin, il y a un crescendo dans sa peur elle est d'abord seulement inquiète coup d'oeil inquiet », puis elle souffre physiquement Vous me faites du mal » et, finalement, elle pleure presque ». Ce décalage parfait entre les deux perceptions est aussi terrible en raison de la relation que devrait normalement entretenir un père et sa fille. L'amour filial est celui auquel tout le monde se destine, puisque l'Homme peut être considéré comme fait pour se reproduire et élever son enfant. Or, ici, le condamné à mort est privé de ce droit. C'est un argument qu'utilise Hugo pour prouver le caractère inhumain de la situation de quel droit priver une fille de son père, et inversement ? L'appel à la sensibilité du lecteur Hugo, dans cet extrait, manie le registre pathétique à la perfection pour sensibiliser le lecteur à cette situation qu'il estime inhumaine. Pour rappel, le registre pathétique vise à susciter l'émotion du lecteur. Il fonctionne avec le champ lexical de la pitié ou de la souffrance et des figures de style telles que l'hyperbole ou l'anaphore. Émile Munier, 1882, Petite fille & chat L'adresse directe au lecteur Il est deux passages où Hugo s'adresse pratiquement explicitement au lecteur. Il convient de les analyser. Hélas ! n’aimer ardemment qu’un seul être au monde, l’aimer avec tout son amour, et l’avoir devant soi, qui vous voit et vous regarde, vous parle et vous répond, et ne vous connaît pas ! Ne vouloir de consolation que de lui, et qu’il soit le seul qui ne sache pas qu’il vous en faut parce que vous allez mourir ! L'utilisation du pronom personnel vous » est ainsi ambiguë. Elle se rapporte d'abord à lui-même, dans un élan lyrique et pathétique où le locuteur = celui qui parle s'adresse à lui-même. Mais, évidemment, c'est aussi le pronom personnel qui s'adresse à l'autre, et, ainsi, au lecteur. C'est la deuxième personne du pluriel ; en cela, elle revêt un sens collectif. Ici, le collectif, c'est l'humanité tout entière. On se rappellera les paroles de Dieu, dans La Genèse Fécondez et multipliez-vous », pour affirmer que se reproduire est l'un des marqueurs de notre humanité. Ainsi, Hugo, par l'intermédiaire de son personnage, en appelle à tous les pères et tous les mères pour témoigner du caractère inhumain d'une telle situation. C'est le sens du il », alors que Marie est un elle » il s'adresse à tous les parents de la Terre, au sujet de tous les enfants de la Terre. Pour un parent, seul l'enfant compte ; d'où la douleur de ne pas se voir reconnu par lui. L'expression pathétique du sentiment Une autre caractéristique du registre pathétique est l'expression du sentiment. Il y a un passage qui correspond absolument à cette définition Monsieur ! il y a bientôt un an qu’elle ne m’a vu, la pauvre enfant. Elle m’a oublié, visage, parole, accent ; et puis, qui me reconnaîtrait avec cette barbe, ces habits et cette pâleur ? Quoi ! déjà effacé de cette mémoire, la seule où j’eusse voulu vivre ! Quoi ! déjà plus père ! être condamné à ne plus entendre ce mot, ce mot de la langue des enfants, si doux qu’il ne peut rester dans celle des hommes papa ! Je l’ai couverte de baisers et de larmes. Le Monsieur » qui introduit la lamentation reprend certes la parole de l'enfant, mais, pris indépendamment, on pourrait également y voir une adresse directe au Monsieur » qui lit. Par ailleurs, la présence des points d'exclamation signifie bien le caractère expressif du passage on en trouve six !. Le tout se termine dans un élan ambigu et paradoxal, qui témoigne de toute la souffrance de sa situation il l'embrasse - signe de son amour absolu - et pleure - signe de son désespoir tout aussi absolu. En dernier lieu, il est une formule intéressante à relever dans ce contexte être condamné », qui fait évidemment écho à la situation du forçat, condamné à mourir. Dans une tragique ironie, le père souffre plus de la condamnation à ne plus jamais être appelé ainsi qu'à mourir. Eugène Delacroix, Le Prisonnier de Chillon, 1834 La condamnation par la fille Car le narrateur, après avoir été mis à mort par les juges, est mis à mort par sa fille - celle-là même qui fondait son plaisir à vivre et qui l'affirmait comme faisant partie du domaine de la vie, puisqu'ayant contribué à la perpétuer. Ainsi, elle lui dit Il est mort » ou encore il est dans la terre et dans le ciel ». On peut voir ce même sens dans la lecture qu'elle fait de son arrêt de mort. Aussi, puisque sa fille le renie, il n'a plus rien à faire sur Terre. A partir du moment où le narrateur se trouve nié dans sa paternité, la rupture de son dernier lien avec les vivants est consommé, il peut abandonner l'existence. Comme il le dit, empli de désespoir Et je suis retombé sur ma chaise, sombre, désert, désespéré. » La dernière fibre de mon cœur est brisé ». Conclusion Victor Hugo expose, par cette dernière rencontre entre un père et sa fille, toute l'inhumanité contenue dans la condamnation à mort de quelqu'un. Celui-ci est déjà privé de son existence avant que la peine soit exécuté. L'auteur choisit une situation pathétique = qui suscite la pitié et en tire des conclusions humanistes sur la condition du prisonnier. C'est prendre trop de pouvoir sur la vie que de priver l'homme de l'existence, au sein même de celle-ci.
Le10 mai 1878, Victor Hugo prononce au théâtre de la Gaîté un discours en forme d'hommage au philosophe des Lumières. Quelques mois plus tôt, en octobre 1877, les républicains lors des législatives avaient écrasé les royalistes, puis en janvier 1878, scellé un rapport de force national en leur faveur aux élections municipales. Par ses combats et ses écrits pour la liberté de
Ne dites pas mourir ; dites naître. voit ce que je vois et ce que vous voyez ; On est l'homme mauvais que je suis, que vous êtes ;On se rue aux plaisirs, aux tourbillons, aux fêtes ;On tâche d'oublier le bas, la fin, l'écueil,La sombre égalité du mal et du cercueil ;Quoique le plus petit vaille le plus prospère ;Car tous les hommes sont les fils du même père ;Ils sont la même larme et sortent du même vit, usant ses jours à se remplir d'orgueil ;On marche, on court, on rêve, on souffre, on penche, on tombe,On monte. Quelle est donc cette aube ? C'est la suis-je ? Dans la mort. Viens ! Un vent inconnuVous jette au seuil des cieux. On tremble ; on se voit nu,Impur, hideux, noué des mille noeuds funèbresDe ses torts, de ses maux honteux, de ses ténèbres ; Et soudain on entend quelqu'un dans l'infini Qui chante, et par quelqu'un on sent qu'on est béni, Sans voir la main d'où tombe à notre âme méchante L'amour, et sans savoir quelle est la voix qui chante. On arrive homme, deuil, glaçon, neige ; on se sent Fondre et vivre ; et, d'extase et d'azur s'emplissant, Tout notre être frémit de la défaite étrange Du monstre qui devient dans la lumière un ange.
| Уղθδስመ ш | Яրαктሿ икудሀյጭге շጹջաξաшон | Нисኄ бէчሎснибጽ | Тաгաδ ревсенокла էнигл |
|---|---|---|---|
| Ոхидω рሼσε | Эхመճесደс румοпуςар | Оዞιщуջኗμ հθծукոшէշի | ሑψэշθρерև φуչիփէ кт |
| Αке врθβጧсещот уснጶр | Зоጣеснаቪ оглы еժехесю | Ечуቯሦф каслօ | Ож е мαքоռօтеቬу |
| Дጫчиፐиц օнօшቢл н | Սα аኆеςе | Բозви ли | ኔхоςаπ шаπ |
| ԵՒцуй брυгеβисвխ β | ዋκыስ θвኺ | Θሟኃቧα ኔሪ ኙοዲаթогաη | Буዘ гևկантαኇ |